Les Dirty Monitor, ou comment diffuser l’esprit décalé de Charleroi partout dans le monde

Les Dirty Monitor, ou comment diffuser l’esprit décalé de Charleroi partout dans le monde
Les Dirty Monitor, ou comment diffuser l’esprit décalé de Charleroi partout dans le monde

Dirty Monitor, Charleroi

“C’est comme diffuser l’esprit décalé de Charleroi partout dans le monde à travers nos propres créations, c’est une belle reconnaissance”, explique Mauro Cataldo, un des fondateurs des Dirty Monitor.

Dirty Monitor est un collectif d’artistes carolos, installé depuis peu au Quai 10, qui réalise notamment du mapping vidéo. Au troisième étage, ses membres ont vue sur les nouveaux quais de la Sambre et la gare rénovée. Mauro et Orphée Cataldo, créateurs du collectif, nous racontent leur parcours sans faute.

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Les Dirty Monitor ont commencé avec des animations vidéo en direct lors de soirées

Des débuts avec du vjing en boîte de nuit

Tout a commencé en 2003, avec Denis Van Cauteren. On réalisait des vidéos de vjing [performances visuelles] lors de soirées ou durant des événements. Petit à petit, on a changé de supports de diffusion : à la place d’utiliser un écran, on projetait des vidéos sur des mange-debout, sur des briques, etc. Et puis, on l’a fait sur des bâtiments”, explique Mauro Cataldo, spécialisé dans le montage vidéo et la bande-son. Peu après, Orphée Cataldo, son frère, a rejoint l’équipe avec ses connaissances en architecture et effets 3D.

Au fil des années, les Dirty Monitor deviennent de réels précurseurs dans leur domaine. Ils font partie des artistes pionniers à réaliser du mapping vidéo sur des bâtiments. Ils ont innové à la fois au niveau du support et du média, ce qui leur a permis de développer une toute nouvelle créativité dans leurs réalisations.

On a commencé à projeter des vidéos ailleurs que sur un écran. L’effet était très intéressant.

Leur travail consiste donc à réaliser une projection de vidéos sur des structures de bâtiment. “On utilise l’architecture des bâtiments pour raconter une histoire. Pour cela, on se sert des effets 3D, de la musique, des couleurs… C’est comme si on donnait vie aux briques. On invite les spectateurs dans notre univers”, raconte Orphée Cataldo.

Les projections sont de véritables performances. Chaque projet est synonyme de nouveau défi artistique. “La créativité découle véritablement du lieu de projection, on cherche à magnifier les bâtiments en racontant quelque chose d’inédit”, précise-t-il. Le résultat est surprenant.

Le spectacle se crée sur mesure. Généralement, peu de tests sont possibles. « Le risque de se planter est bien réel. Le travail est parfois compliqué, mais on est souvent très contents du résultat, tout comme le public d’ailleurs”, explique Mauro.

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Les Dirty Monitor, pionniers dans leur domaine, réalisent du mapping vidéo partout dans le monde.

Réalisation des plus grands spectacles internationaux

Leur travail artistique est rapidement reconnu à travers le monde entier. Les Dirty Monitor projettent 80 % de leurs créations à l’étranger, notamment dans de nombreux pays du Moyen-Orient, en Chine, à Singapour, etc.

Cette reconnaissance internationale et la médiatisation qui en découle leur ont permis d’être davantage connus en Belgique. Les Dirty Monitor réalisent désormais de nombreux spectacles chez nous. Ils ont notamment projeté du mapping sur les bâtiments de la Bourse à Bruxelles. Ils ont également imaginé un spectacle pour la célébration de l’armistice à Mons, lors des commémorations de la fin de guerre 14-18, en s’inspirant de l’histoire du Soldat Inconnu.

À coté des spectacles à diffusion unique, ils concrétisent également des partenariats sur le long terme avec des boîtes d’événements ou de production de spectacles, comme celle de Franco Dragone.

Véritable succès d’artistes hors pair

Avec le temps, le collectif s’est diversifié. Les Dirty Monitor réalisent des créations vidéo, comme ‘les Schtroumpfs’ ou ‘Alice au pays des Merveilles’. L’équipe s’est aussi considérablement étoffée : elle compte actuellement une trentaine de personnes. La plupart d’entre elles sont originaires de la Métropole.

Nés à Charleroi, Mauro et Orphée Cataldo sont fiers de leurs racines. Pour eux, le dynamisme de la région est une véritable source d’inspiration visuelle.

J’apprécie le côté post-capitaliste, l’ère post-industrielle… Ça inspire, ça donne un côté décalé à nos créations

Ces deux artistes conseillent vivement aux jeunes qui veulent se lancer à Charleroi de profiter des nombreuses plateformes d’expression artistique et des grosses institutions, comme le Musée de la Photographie ou Charleroi Danse, qu’on retrouve dans la Métropole. “La ville est riche d’événements culturels qu’il faut découvrir”, conclut Orphée.

 

Contact :
Dirty Monitor
Quai Arthur Rimbaud (ex Quai de Brabant), 10
6000 Charleroi
+32 (0)71 18 11 57
http://www.dirtymonitor.com/

©Vidéo/Reed & Leslie Artamonow